dimanche 22 avril 2007

L'avenir des verts en question

Où en seront les Verts ce soir ? A 20 heures, ce n'est probablement pas la question principale qui occupera les esprits, et pourtant : peut-être davantage que les autres partis, les Verts jouent gros.

Plus que les autres. Parce que les verts aspirent (en tout cas, la ligne Voynet) à être un parti de gouvernement. En cela, ils se distinguent de toutes les autres « petites » formations, qui portent davantage des candidatures de témoignages. A gauche, aucun des candidats trotskystes ne souhaite gouverner avec le PS, c'est même autour de cette ligne dure qu'Olivier Besancenot pourrait être en mesure de rassembler la gauche anti-libérale s'il obtient un bon score et qu'il distance ses vrai-faux camarades. Le Parti communiste, lui, est dans une situation très ambiguë : en cas d'échec, c'est toute sa stratégie qu'il devra repenser, c'est sa raison d'être même qui sera menacée. La question de sa participation à un gouvernement PS sera au coeur de cette réflexion. A droite, les positions xénophobes de Philippe de Villiers semblent rendre impossible toute participation de sa aprt à un exécutif dominé par l'UMP. De même que Jean-Marie Le Pen est hors-jeu. Enfin, Frédéric Nihous me semble s'inscrire dans l'héritage de Poujade ; il n'aspire donc pas précisément à gouverner.

Mais les Verts, oui. Donc, s'ils se font laminer ce soir, ils en reviendront à la situation qui étaient la leur avant que la gauche plurielle ne les « crédibilise » comme partenaires du PS pour gouverner. Plusieurs cas de figure sont envisageables. Si Ségolène Royal réalise un mauvais score ce soir et qu'il en est de même des verts, ceux-ci pourront arguer de l'échec global de la gauche pour expliquer leur échec. Ce n'est donc pas tant leur propre stratégie qui aurait échoué, mais bien celle de la gauche toute entière, et les Verts pourront continuer à peser. Si, maintenant, Ségolène Royal réalise un bon score, et que les Verts échouent, la question sera différente. Supposons, par exemple, François Bayrou à 15 % (hypothèse basse) et les Verts à 4 % (hypothèse haute) : la logique voudra, que, pour gagner, Mme Royal prenne davantage en compte certaines revendications portées par le candidat centriste que celles de Dominique Voynet.

Ou, dit autrement : comment comprendre que les socialistes continuent de faire la sourde oreille à un centre important si un parti n'obtenant que 3 % des voix arrive à lui imposer le renoncement à l'EPR, qui est un choix de politique énergétique et éconmoique majeur ? Après tout, les socialistes se souviendront peut-être alors que les Verts parisiens ne sont pas un modèle de fair-play, et que Noël Mamère a contribué en 2002 a ôter des voix cruciales à Lionel Jospin. Peut-être jugeront-ils que la plate-forme programmatique proposée par Séolène Royal était suffisamment écologique pour que la sagesse ait dû dispenser Mme Voynet de se présenter au moment où l'accession de la gauche au second tour était en jeu. Peut-être feront-ils alors sentir aux Verts qu'un destin « à la Chevènement » ou « à la Taubira » (désistement en échange de circonscriptions) leur aurait été plus favorable. Dans cette hypothèse, le déploiement des verts lors des prochaines élections (législatives, municipales, etc.) pourrait être mis en échec. Le prix de l'indépendance, en quelque sorte : le PS ne peut jouer indéfiniment le rôle d'assureur de dernier ressort pour toutes les déclinaison de la majorité très plurielle qu'il a vocation à animer. Le destin des Verts serait alors assez noir. Celui de l'écologie politique serait à redéfinir entièrement. RDV ce soir à 20h.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

3% ? C'était optimiste. Et avec 1,5, qu'est-ce que ça donne ?

Anonyme a dit…

A vrai dire, on ne peut pas compter le vote vert sur le premier tour de l'élection présidentielle de 2007. Trop de biais, parasitages ... Le score de tous les "petits" candidats ne peut pas vraiment être analysé (à part peut-être l'écart entre PC et LCR qui est lui significatif ...). Les Verts devraient être jugé sur une élection à scrutin proportionnel.

Ceci dit, sur un thème aussi scientifique que l'écologie, le PS n'as pas à se positionner sur les Verts, mais sur les positions qui apparaissent les plus favorables à un développement écologique. L'abandon de l'EPR n'est pas qu'un projet Vert (Bayrou à prôné des choses semblables) c'est une proposition qui est portée également au sein du PS, et dans les milieux scientifiques (et même les milieux nucléaires ..). L'arrêt de Super-Phénix est à mes yeux, en revanche, l'une des plus mauvaises "prostitutions" du PS vers les verts.

A noter aussi que S.Royal, avait aussi dés le départ l'un des programmes les plus "verts" de tous (après Voynet).

Enfin la meilleur stratégie est-elle de piquer dans le programme des partis à gros scores non-qualifiés (UDF en l'occurence) quelques mesures/positionnement phares, quitte à passer pour assez opportuniste (et être pas du tout crédible) ... ou de chercher une alliance objective sur la base de rapprochement existant déjà idéologiquement (et dans les programmes) ?

Entre UDF/PS je note :
- nucléaire
- Aspects intégration/immigration
- Renouvellement des règles du jeu institutionnelles (proportionnelles ..)
- Non-baisse des impots au profit de la dette ..

Anonyme a dit…

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