dimanche 25 février 2007

Tartuffes

Il est de ces moments où, sans être complètement naïf, on aimerait que ça se passe autrement. Où l'on constate que l'honnêtété intellectuelle, même la plus élémentaire, n'est pas au rendez-vous chez ceux de qui on l'attend en priorité. Où la manoeuvre apparaît grosse, très grosse, tellement grosse que l'on cherche en vain, sur le visage de celui qui l'a amorcé, le pourpre qui devrait légitimement venir y prendre place. Mais las ! rien ne vient. En somme, il est des formes d'hypocrisie qu'on aimerait voir bannies du débat public, des tartufferies que, faute de pouvoir empêcher, on peut au moins tenter de dénoncer.


1/ De la charge anti-Bayrou de certains membres du Parti socialiste, et notamment des commentaires du citoyen député du Pas-de-Calais

"Le Ciel défend, de vrai certains contentements ;
Mais on trouve, avec lui, des accomodements ;
Selon divers besoins, il est une science
D'étendre les liens de notre conscience
Et de rectifier le mal de l'action
Avec la pureté de notre intention.
De ces secrets, Madame, on vous saura instruire
Vous n'avez seulement qu'à vous laisser conduire"
.

Jusqu'il y a peu, la progression de François Bayrou dans les sondages laissait au mieux indifférent, suscitant plutôt la raillerie. Et puis, l'idée que le candidat centriste pourrait être présent au second tour, voire raffler la mise, s'est, sinon imposée, du moins vue reconnaître moins délirante. On a pu entendre, d'abord sous forme de boutade, puis sur un ton un peu plus sérieux, que le député béarnais pourrait représenter une alternative à un duo un peu prévisible. Mais surtout, faute sacrée ! des électeurs de gauche se sont dit tentés. Et le clown est devenu danger.
C'est comme cela que j'interprète la récente charge concertée des principaux ténors socialistes (à l'exception de Kouchner) contre le vote Bayrou. La méthode employée est simple. Martèlement du "clivage droite-gauche" érrigé en principe sacré. Exhaltation du progrès (nous, détenteurs du dogme) contre la régression (autrui). Utilisation (facile) de l'épouvantail « libéral » pour se dispenser d'une analyse ultérieure. Refus de considérer l'irréductibilité de chacun des opposants (tous dans le même sac, c'est plus facile). Assimilation du doute (salutaire, si j'ai bien lu Descartes) à la "confusion" ou à "complaisance" (Jack Lang). Réduction du sympathisant hésitant à un traître en puissance.
Ainsi, être socialiste, ce serait confondre dans une même stigmatisation tous ses adversaires, ce serait recourir à la vieille stratégie de l'anathème pour mieux disqualifier tout en se dispensant d'une quelconque analyse, ce serait préférer se draper dans un virginité doctrinale (moi, la gauche, le progrès) plutôt que d'engager la discussion. C'est ce que semble croire un ancien ministre de la Culture et de l'Education nationale, qui a ajouté la tentative d'intimidation à l'hypocrisie en qualifiant FB de candidat "attrape-benêts". On voit bien la manoeuvre : culpabilisation de l'électeur potentiel, jugé coupable (sans procès contradictoire) de trahir le camp auto-proclamé du progrès pour aller rejoindre le loup libéral.
Mais, si je ne m'abuse, on va à l'école pour réfléchir et apprendre à devenir citoyen, M. le ministre. Et la culture dont vous vous faites le héaut doit stimuler la réflexion, pas l'anihiler. C'est rendre peu de grâce à l'Ecole dont vous vantez tant les mérites que de la créditer de si piètres performances quant à la formation des futurs citoyens que de nous penser incapables de distinguer l'anathème de l'argument. Et, si aujourd'hui, un certain nombre d'électeurs qui ont pour tradition de donner leur voix au Parti socialiste se tournent vers François Bayrou, sachez, M. le député, que ce sera en benêts assumés, et que vous y serez pour beaucoup.

2/ De la suspicion d'un journaliste politique et d'un possible parallèle avec de récentes nominations à la présidence de prestigieuses institutions de la République

« Et le mal n'est jamais que dans l'éclat qu'on fait
Le scandale du monde est ce qui fait l'offense
Et ce n'est pas pécher que pécher en silence
»

On a abondamment commenté la suspension d'Alain Duhamel de ses fonctions à France Télévisions et RTL suite à des propos tenus devant des étudiants de Sciences-Po Paris. La sanction est apparue, à beaucoup, infondée (ainsi que, d'ailleurs, la réaction du journaliste suspendu), voire révélatrice d'un surcroît de complaisance envers les divers soutiens aux deux principaux candidats et preuve, s'il en est, de l'acuité de la critique de la sphère médiatique proposée par le candidat centriste. Réagissant à cette éviction dans sa chronique de fin d'émission (l'Esprit public sur France culture), Philippe Meyer a ce matin dressé un parallèle entre, d'une part, cette éviction, et d'autre part l'accession MM. Debré et Boyon aux présidences respectives du Conseil constitutionnel et du CSA. Je ne sais s'il faut prendre au sérieux la proposition du journaliste de Radio France que chaque journaliste suivant les affaires publiques déclare son intention de vote, aux fins d'une plus grande confiance des citoyens envers les journalistes ; mais je souscris en revanche tout à fait au jugement selon lequel il est fait deux poids deux mesures en suspendant un journaliste de ses fonction du fait d'une intention de vote avouée (cette intention de vote ne s'étant pas traduit en véritable soutien) tout en admettant que l'appartenance (tout juste) passée à une famille politique, attestée par des charges publiques, ne soit pas à même de priver les titulaires des grandes magistratures de l'Etat de l'impartialité à laquelle l'exercice desdites charges les convie.
En l'occurence, il me semble donc que c'est à bon droit que l'animateur de l'Esprit public a déclaré : « Je prétends toutefois que ce choix ne m’empêchera pas plus de faire mon métier au plus près de l’exigence d’impartialité que leurs anciens engagements n’empêcheront ou n’empêchent M. Debré d’exercer avec le même souci les fonctions de président du Conseil constitutionnel, M. Seguin celles de premier président de la Cour des Comptes ou M. Boyon celles de président du Conseil Supérieur de l’audiovisuel ». Car il n'est pas de raisons pour lesquelles ce qui vaut pour les édiles dela République ne saurait valoir pour ceux qui sont chargés de rendre compte de leurs actions, sauf à ériger l'hypocrisie en principe comme le fit Tartuffe dans la maison d'Orgon.

Ainsi, j'espère que si d'aventure, Jack Lang redevient ministre de l'Education nationale, on continuera d'enseigner Tartuffe à l'école. Plus de 300 après, c'est définitivement très utile pour apprécier la politique.

Question bonus : est-ce une coincidence que les deux tartufferies soient liées à Bayrou ?

vendredi 23 février 2007

Brèves & programme

La campagne est maintenant vraiment lancée, les candidats sont quasiment à égalité, c’est bien. Ça me fait toujours rire d’entendre les politiques se plaindre des sondages (dont ils ne sont pas les derniers à passer commande) : au contraire, je trouve que les sondages généralement assez fiables (pour peu qu’on prenne la peine de tenir compte des marges d’erreur qu’ils comportent), surtout pour illustrer les tendances (c’est plus difficile pour évaluer les scores des candidats marginaux, ainsi que ceux dont l'électorat est volatile [Bayrou] ou peu prolixe sur son choix [Le Pen]).

Mais le fait est que la multiplication des sondages offre une caisse de résonance hallucinante à la moindre évolution : qu’un candidat soit en baisse, une quinzaine de sondages le mesure, amplifiant ainsi le caractère d’une baisse qui, parfois, ne peut être que passagère. Attendons-donc un peu avant de mettre François Bayrou au second tour : je fais le pari qu’il n’y sera pas (ce qui ne présage en rien de la qualité de ce qu’il propose, d’ailleurs), et je remarque que les deux principaux candidats conservent une base élevée au premier tour, ce qui est la vraie différence entre 2002 et 2007.
Eh, blogger, tu nous promis de t'astreindre à des analyses que je ne retrouve pas dans ces propos mondains ! Certes. J'y travaille. Et pour preuve de ma bonne foi, j'ai moi aussi un programme, que je te livre ci-après.
Si j’arrive à me procurer le texte du discours de Sarkozy sur l’Europe, j’essaierai d’en faire un commentaire dans un prochain billet : on parle pas beaucoup d’Europe ces derniers temps, et ça nous changera de Royal. A ce sujet, je n’abandonne ni l’ambition de compléter l’analyse du discours de Villepinte, ni le détail des 100 propositions de son pacte présidentiel. Un billet sur Sarko ce week-end, un autre sur Ségo en début de semaine : ça devrait pouvoir continuer à alimenter la réflexion sur la véritable nature du ségolénisme d’une part, du sarkozysme d’autre part. En attendant, on peut lire cet article.

Et Bayrou ? Encore une tentative d’exclure ce brave homme du débat ? Vu l’audience de ce blog, je pense pouvoir facilement écarter le soupçon de faire partie d’une gigantesque conspiration médiatique anti-Bayrou… mais quand même, il aura lui aussi le droit à un billet : je rassemble en ce moment du matos pour commenter, ça devrait pouvoir ce faire la semaine prochaine.

Avant ou après un commentaire sur l’extrême gauche, je ne sais pas : la France a la chance ( ?) de voir l’extrême gauche représentée par 4 candidats : un communiste, deux voire trois trotskistes, et un altermondialiste qui fédère des tendances assez hétéroclites mais me semble proposer une grille de lecture plus moderne, une sorte de trotskisme rénové et droit-de-l’hommisé plus à même de prendre en compte les « nouvelles radicalités » qui clivent la société. Ça mérite l’attention, non ?

mercredi 21 février 2007

Ségolène Royal sur TF1 : un nouveau type d'incarnation ?

Au-delà du format, sans doute impropre à stimuler une véritable réflexion politique, il me semble qu’il y a dans le passage de Ségolène Royal sur TF1 lundi dernier matière à réflexion quant au type de relation qu’instaurent les candidats avec leurs électeurs potentiels, et, au-delà, avec le peuple.
Le peuple ? Oui, le peuple : c’est bien lui qui semble avoir été mis en scène lundi, via cette adjonction hétéroclite de personnalités qui, chacune à leur tour, ont livré ce qui ressemblait davantage à des témoignages, fussent-ils poignants, qu’à de véritables interrogations susceptibles de placer la candidate dans une posture où elle aurait dû produire une analyse de la situation du pays et des moyens de l'améliorer. Face au peuple, Ségolène Royal : une guérisseuse, une mère... Bernadette Soubiroux ? Tant et si bien qu’on a pu faire référence au caractère thaumaturge de la guérison qu’elle semble avoir proposé à l’ensemble du corps social au travers de la personne d'un handicapé atteint de la sclérose en plaques (par exemple dans cet excellent billet sur Diner's room). Or faire référence au caractère thaumaturge, propriété des Rois, n’est pas innocent : le sous-jacent est que SR nous proposerait, au-delà du lien que crée l'élection entre l'ensemble des citoyens et leur plus haut représentant, une alliance transcendante d’essence royale (c’est le mot) entre le peuple et son souverain. Ce serait alors non pas le programme qui importe, mais le style de leadership que construit le candidat. Or fonder la relation politique sur une relation entre le peuple et l'homme plutôt que sur une analyse, c'est faire appel au mythe du « Grand homme » : le Grand homme, c'est celui qui, par sa personne et par l'adhésion qu'il emporte auprès du peuple, permet de réaliser les ajustements structurels que personne d'autre que lui n'aurait pu insuffler.

Est-ce nouveau ? Sûrement pas. La France aime les grands hommes, et ceux-ci le lui rendent bien, dans le succès ou l'échec. Voyons certains de ceux qui, bien qu’arrivés au pouvoir non par succession directe mais en raison des espoirs qu’ils avaient suscités chez leurs partisans, ont pu à la fois incarner et réussir un changement. Hugues Capet, désigné notamment pour la faiblesse de ses propres possessions, arrive au pouvoir soutenu par les grands du royaume après une élection pour n’être que leur primus inter pares ; il associe son fils au trône et crée ainsi l’un des rouages de la prospérité pluriséculaire des Capétiens [1]. Henri IV accède au trône presque par hasard ; il mène le pays sur la voie de la réconciliation religieuse. De Gaulle semble resurgir en 1958 comme général de pronunciamiento sur les pavois des ultras de l’Algérie française ; il dépose le bilan de la colonisation et poursuit la modernisation économique de la France. Même Mitterrand a réussi à sa façon : élu sur un programme pseudo-marxiste, il le désavoue (officieusement) 2 ans plus tard, ancre le PS comme parti de gouvernement apte à exercer la charge du pouvoir, et réalise avec l’Acte unique et Maastricht l’unité de l’Europe (sur une base libérale !). Tous ont fait acte de modernité, tous ont suscité au départ des attentes contradictoires sur la base desquelles ils ont accédé au pouvoir, aucun n’a annoncé son véritable dessein, tous l’ont mené au nom du lien qui les unissait à leur peuple, presque à l’insu de ce dernier.

Est-ce transposable ? Possible. Vous me direz, quel est ce grand dessein que le prochain président aurait à accomplir ? Eh bien, adapter les structures du pays aux mutations du capitalisme, prendre acte de ce que la concurrence fiscale, la croissance de la dette, la mondialisation, etc., restreignent les marges de manoeuvre de l'Etat mais également du fait que ce dernier a un rôle moteur à jouer dans l'adaptation du tissu productif du pays, dans sa spécialisation sur les marchés mondiaux... Pour un président de gauche, le défi serait double, puisqu'il faudrait aussi adapter le discours du parti dominant de la gauche à ces mêmes mutations dans l'objectif d'en faire une force de transformation crédible, ayant les bons outils intellectuels pour affronter la modernité. Or je tiens à mon analyse de la première partie du discours de Villepinte [2] : Ségolène semble posséder le bon diagnostic, et en a envoyé des signaux incontestables.

Et enfin, est-ce le cas ? Vous objecterez que Ségolène Royal a, au contraire, adopté une démarche inverse. Qu'elle a fait acte de modestie sur certains sujets, renonçant à se placer dans la posture je veux-je veux de son adversaire. Que les débats participatifs en sont l'illustration. Mais justement, je pense qu'il s'agit là de proposer une nouvelle forme d'incarnation, pas une analyse. Que les débats participatifs agissent en tant que cahiers de doléances, qu'ils permettent de passer du Roi de France à la Reine des Français (acquis de 1789 ?), je ne le conteste pas, mais justement, c'est davantage le type de relation, le type d'incarnation, qui est mis en valeur : voici le type de leader que je serai, faites-moi confiance, je vous mènerai sur les chemins bien fréquentés du progrès. C'est le mythe du grand homme, mais revivifié, mitonné à la sauce Royal (qui a bien appris de Mitterrand). Contrairement à certains, qui voient dans cette posture un déni des réalités et un refus coupable d'annoncer les réformes qui seront nécessaires (ce qui en mène plus d'un à la possibilité Bayrou), il me semble que le pari de cette incarnation est de faire passer la pilule de l'aggiornamento que le PS n'a pas encore totalement réalisé, mais auquel il me semble que SR souscrit plus ou moins officiellement.

Si c’est vrai, on peut objecter qu’il y avait une autre façon de s’y prendre. C’était de se positionner clairement pour la réforme, d’abord à l'intérieur même du PS pour lui faire rattraper son retard conceptuel par rapport à ses voisins européens, lui faire clarifier son rapport au libéralisme, etc. Puis c’était d’affronter le candidat de l’UMP projet contre projet, analyse contre analyse, vision contre vision. C’était, en somme, ce que que dit, a posteriori (ce qui fait quand même une différence), Eric Besson : accepter le réformisme de gauche, le proposer aux Français, se battre pour qu’il triomphe.

Cette méthode n’a pas été suivie ; je pense que c’est dommage. Peut-être l’histoire donnera-t-elle raison à Ségolène Royal. Peut-être la « reine thaumaturge » parviendra-t-elle, si elle est élue, à guérir la France de ses maux, à faire passer les ajustements nécessaires qu'impliquent les mutations du capitalisme sans nous en imposer la douleur de la prise de conscience. Peut-être. Mais, étant de nature assez sceptique à l'endroit des apprentis sauveurs, j'ai le droit de demander pour voir avant de voter.

1 J'assume le côté totalement anachronique de la comparaison avec Hugues Capet, où le "peuple" ne constitue qu'une projection a posteriori
2 J'en poursuivrai l'analyse sous peu, mais ça prend plus de temps que prévu, ces choses-là

lundi 19 février 2007

L'analyse du discours de Villepinte (1) : où l'on apprend que Ségolène a un programme, du courage, et un diagnostic économique

Je reprends où j'en étais resté hier, et je me lance dans l'analyse du discours. Et première surprise : Ségo commence plein pot sur la dette, et sur un diagnostic économique auquel je souscris entièrement : croissance de la dette et du déficit des comptes sociaux, mauvaise spécilisation de l'appareil productif, déficit du commerce extérieur (ça, en revanche, c'est pas si grave, je ferai un billet dessus un jour), atonie de l'investissement productif. Placer l'entière responsabilité de cet état de fait sur la droite n'est pas très sport, mais ne rêvons pas, on est en campagne électorale, pas au coin du feu chez mémé, et, alors que la France allait plutôt mieux que ses voisins sous Jospin, c'est l'inverse maintenant.

Ce diagnostic est ponctué par des références répétées et soutenues aux PME, à l'innovation, à l'inventivité. Par exemple : « nous sommes un pays d'excellence technologique où pas un jour ne passe sans que les hommes et les femmes se lancent pour donner corps à un projet créateur d'activité, de valeur, et d'emploi. Je suis reconnaissante à ces enterpreneurs du risque qu'ils prennent et qui permet de créer, chaque année, les emplois que la mondialisation financière déplace ». Ou encore : « nous sommes la cinquième puissance économique mondiale. Nous devons ce rang au travail des Français qui innovent, prennent des risques, et travaillent dur ». Décoiffant, non, cet hymne à la puissance économique, dans la bouche d'un candidat socialiste ? En tout cas, commencer par ce thème absolument pas fédérateur alors qu'elle jouait gros sur ce meeting, c'est assez bluffant : elle aurait éructé "le SMIC à 1500 € tout de suite et à bas les patrons voyous" que la salle aurait été en transe de suite. Elle ne l'a pas fait.

On remarque en passant la construction d'un modèle et d'un anti-modèle : le bon entrepreneur, appartenant à une petite entreprise innovante (s'il habitait dans le Poitou, ça serait encore mieux), et qui créé de l'emploi, contre la « mondialisation financière » qui « déplace » les emplois créés par les bons. Comprendre : vous travaillez, ils viennent et pillent (« entendez-vous, dans les campagnes, mugir ces féroces soldats ! Ils viennent jusque dans vos bras, égorgez vos filles et vos compagnes, et vous volez les emplois que vous avez créés »). Cela dit, moquer de ce manichéisme est assez facile, mais point trop n'en faut : la dimension morale du travail est une des bases de l'identité socialiste, et c'est émminement respectable.

Toujours dans le côté novateur, cette critique de l'inefficacité de l'Etat : « nous avons un Etat qui est devenu beaucoup trop lourd (...) il faut en finir avec cette lourdeur de l'Etat central qui engendre toujours plus de textes législatifs ou réglementaires – et des textes qui, bien souvent, sont à la fois illisibles et inutiles ». C'est même un peu gonflé, sachant que Ségo a inscrit au nombre de ses 100 propositions un certains nombre de doublons législatifs (obésité, violences faites aux femmes) ou réglementaires (indices de prix diversifiés). Mais quand même, la réforme de l'Etat est par nature impopulaire, puisque cela signifie qu'il faut augmenter la productivité d'icelui, et là, rien n'est dit sur le comment de la chose (des esprits persifleurs pourraient faire remarquer qu'on devrait y arriver en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux, mais rassurez-vous, ils n'ont pas droit de cité ici). Perso, je trouve ça très bien, et je pense qu'on peut réformer l'Etat tout en conservant un ratio sphère public / sphère privée similaire : c'est le choix social-démocrate, comme je l'exprimai dans ce précédent billet.

Girondine, personne ne peut plus suspecter Ségolène Royal de ne pas l'être. « Et tant pis pour ce vieux jacobinisme qui est l'un des démons les plus malins de ce pays » : Chevènement appréciera... On peut n'y voir que posture électorale (la province contre Paris), mais je ne crois pas : à gauche, le culte de l'Etat est suffisamment fort pour que la proposition d'une nouvelle vague de décentralisation puisse constituer un pari sans risque. C'est donc qu'elle y tient. Brissot, tu es vengé !

On ne parle plus du « syndicalisme de masse » que Ségo avait appelé de ses voeux lors de la fête de la Rose (lien), mais le dialogue social est mentionné : « créer ce vrai dialogue social qui reste, en France, terriblement archaïque » ou bien « je m'engage à tout faire pour qu'un nouvel essor soit donné à la démocratie sociale et au dialogue social constructif qui va avec ». Il me semble que ce problème est LE problème principal : nous avons le taux de syndicalisation le plus bas de l'OCDE, et encore : le public relève le niveau. Or c'est dans le privé, là où est l'argent, là où se font les profits, qu'il est primordial de discuter, de partager, de construire. Je ne peux donc qu'applaudire frénétiquement à cette proposition.

Last but not least, le rôle dévolu à l'innovation et à la recherche. Tout d'abord, il y les chiffres : orienter les aides aux enterprises vers la recherche, augmenter le budget de la recherche de 10 % par an, mesures fiscales visant « encourager les enterprises à innover et à faciliter leur accès au financement bancaire » (on remarque que, de financement boursier, nulle trace, alors qu'on est dans un économie de plus en plus désintermédiée, mais bon). En tout cas, voilà l'ersatz d'une politique de l'offre, supply-side comme on dit outre-atrlantique. C'est bien : dans toutes les nouvelles théories de la croissance, on distingue bien les politiques de demande (mesures de relance, politiques conjoncturelles), qui visent à rapprocher la croissance de son niveau tendanciel, des politiques de l'offre (mesures d'allocation, structurelles), qui influent sur le niveau tendanciel de la croissace. Et là, pour une fois, on a une politique de l'offre. Oh certes, pas surdimmensionnée, pas démesurée, timide. Mais elle est là quand même. Pour votre serviteur, ce soir, c'est la bonne nouvelle de la campagne.

Voilà pour le côté positif. Mais Ségo peut aussi passer du côté obscur : demain !

dimanche 18 février 2007

Le discours de Villepinte : les termes du débat

Ségolène, incarnation du socialisme keynéso-révolutionnaire à la française, ou figure de proue de la sociale-démocratie et du socialisme réformiste ? Cela fait une semaine que je lis et relis le discours de Villepinte, et je n'ai toujours pas tranché. En fait, cette confusion est probablement voulue : Ségolène en tant que synthèse des deux grandes tendances du socialisme français, comme naguère Mitterand fut l'homme qui montra que la gauche avait la crédibilité requise pour gouverner, c'est probablement l'image que Villepinte voulait ancrer dans les esprits. Si l'on part du postulat (arbitraire, mais peut-être assez adapté) que pour gagner il faut 1/ un socle électoral large et stable 2/ une stature de présidentiable 3/ de l'originalité, ou quelque chose qui fasse la différence, disons que Ségolène avait le 3/ (c'est comme ça qu'elle a gagné la primaire, par son discours novateur, sa distance affichée par rapport à la doctrine) et l'a gardé (débat participatif, perception (érronée) dans l'opinion comme une personnalité hors du sérail de la vie politique parisienne, etc.), et que l'objectif de sa campagne, c'est de solidifier le 1/ et d'acquérir le 2/. J'interprète son discours comme participant d'un effort de présidentiabilisation de la candidate (capacité à traiter les grands enjeux, positionnement sur la question de la dette, etc.), et ses propositions comme un socle pour rassembler son camp et, au-delà, toute la gauche.

Voilà pour la technique électorale. Mais la question qui m'intéresse davantage, c'est celle de la doctrine. Pour résumer, je vois que PS comme traversé par deux courants assez antagonistes : il y a un courant réformateur, 2ème gauche, social-démocrate, mendésiste, rocardien, pro-européen (au sens de la construction actuelle de l'Europe, s'entend, sinon je vais me faire taper dessus par les nonistes), etc. Face à cela se dresse un autre courant plutôt anti-libéral, voyant le socialisme comme une rupture par rapport au modèle économique capitaliste (et pas seulement comme une régulation, même convaincante, de ce dernier), plutôt 1ère gauche, n'ayant jamais fait véritablement son deuil de l'économie dirigée, protectioniste, mitterandien d'un point de vue économique. Grosso modo, le 1er courant constitue la base de DSK, le second celle de Fabius. Et puis il y a un centre qui « défend » un certain nombre de points durs, les fondamentaux de l'identité socialiste : la laïcité, la défense de l'enseignement public, l'attachement à la notion de service public à la française, etc.. La particularité du PS, c'est que sa ligne officielle semble généralement résulter d'une alliance entre le centre et la 1ère gauche, autour d'une rhétorique emprunte de nostalgie révolutionnaire, de stigmatisation du « clivage droite-gauche », etc., tandis que sa pratique du pouvoir s'apparente plutôt à la sociale-démocratie, et fonctionne comme une alliance entre la droite du parti et son centre. Cette pratique n'est en fait que rarement assumée dans le discours : quand elle l'est, on hurle à la traitrise par rapport aux idéaux, à la compromission face au marché (voir les réactions au « l'Etat ne peut pas tout » de Jospin). Pourquoi ? Parce que figure également dans les fondamentaux de l'identité socialiste – et donc dans l'héritage que défend le centre du PS – une appétence révolutionnaire, l'idée que, dans le fond, c'est la révolution qu'on poursuit, et pas n'importe quelle révolution, la Révolution avec un grand R, la glorieuse Révolution de 1789, toujours en cours, jamais achevée. Du coup, le PS (sous la pression de l'autre gauche, qu'on appelle aujourd'hui poétiquement la « gauche de la gauche ») demande à son leader de faire allégeance à cette rhétorique, ce qui aboutit au comportement schyzofrène précédemment décrit. Pour avoir tenté de s'affranchir de cette règle, Lionel Jospin a perdu la présidentielle. Pour avoir voulu réaliser l'alliance de la gauche du PS et de son centre autout d'un discours social-démocrate assumé, Michel Rocard a toujours fait figure de traître en puissance, et le PS lui a préféré Miterrand, qui, lui, a parfaitement joué de cette dualité, pour s'imposer en 1981 sur la base d'un discours qui n'eut finalement que peu de rapport avec la pratique qui faut régularisée dès le « tournant » de 1983.

Ce qui m'intéresse dans la candidature de Ségolène, c'est de savoir comment elle va gérer cette dualité. Il y a plusieurs indices pour dire que Ségolène Royal est parfaitement consciente de ce problème. Pour moi, elle est intellectuellement dans le « camp » de la 2ème gauche : elle est réformiste, pas révolutionnaire ; sociale-démocrate plutôt que néo-marxiste ; girondine plutôt que jacobine. Elle a « pris » le PS en refusant de s'inscrire par rapport ligne de clivage, et bien le lui en a pris : elle a su fédérer toutes les tendances en alliant un bref hommage à Blair (2ème gauche) et une dénonciation des délocalisation (1ère gauche), surtout, elle a fait de sa différence un atout pour laisser dans l'oubliette ce fameux clivage qui empoisonne le PS depuis tant d'années.

Fort bien. Mais ce que je veux savoir, c'est si, dans sa campagne, SR va tenir un discours de première gauche pour gouverner en tant que sociale-démocrate, ou si elle assumera le discours réformateur. Parce que, l'effet de mode passé, on s'aperçoit bien que la nouveauté qu'elle semblait incarner ne joue plus, ou en tout cas pas assez pour la faire gagner : il faut trouver autre chose, et on sent bien depuis la semaine dernière qu'on s'oriente vers une campagne plus classique. Or qui dit campagne classique dit programme économique, propositions détaillée, etc. Il va donc falloir choisir. Et les termes de l'alternative sont simples : soit le discours habituel, avec possibilité de rassembler autour d'un clivage droite-gauche assumé, soit assumer le discours réformateur, ce qui dit problèmes pour faire le plein dans son propre camp, mais une ouverture au centre plus facile pour le second tour. Vous l'aurez compris, votre serviteur a déjà choisi : c'est un discours réformateur assumé qui procurera à la candidate socialiste le mandat pour gouverner le plus fort, car pouvant êter suivi d'effet. Sinon, SR prendrait un risque très important : celui de gagner. Or que pourrait-elle construire sur le socle d'une telle victoire à la Pyrrhus ?

Voilà donc, ô lecteur qui a lu jusqu'ici, la problématique autour de laquelle le discours de Villepinte de SR doit être évalué. On s'y colle ?

vendredi 16 février 2007

Coming soon

Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura point d'imitateur.
Je veux montrer à mes semblables un programme présidentiel dans toute la vérité de la nature ; et ce programme ce sera celui de Ségolène.
Lui seul. Je sens son cœur et je connais les programmes présidentiels. Il n’est fait comme aucun de ceux que j'ai vus ; il ose croire n'être fait comme aucun de ceux qui existent. S’il ne vaut pas mieux, au moins il est autre. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle l'a jeté, c'est ce dont on ne peut juger qu'après l'avoir lu.
Que la trompette du Premier tour sonne quand elle voudra, je viendrai, les 100 propositions de Ségolène Royal à la main, me présenter devant le souverain isoloir. Je dirai hautement : " Voilà ce que j'ai fait pour les comprendre, ce que j'ai pensé en les lisant, ce que je fus en les commentant. J'ai dit le bien et le mal à leur sujet avec la même franchise. Je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon, et s'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire ; j'ai pu supposer crédible ce que je savais avoir pu l'être, jamais ce que je savais être faux. J’ai montré les 100 propositions telles qu’elles furent ; méprisables et viles quand elle l'ont été, bonnes, généreuses, sublimes, quand elles l'ont été : j'ai dévoilé leur intérieur tel que tu l'as vu toi-même. Etre éternel, rassemble autour de moi l'innombrable foule de mes semblables bloggeurs ; qu'ils écoutent mes confessions, qu'ils gémissent de mes indignités, qu'ils rougissent de mes misères. Que chacun d'eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité ; et puis qu'un seul te dise, s'il l'ose : " Je fus meilleur lecteur des 100 propositions de Ségolène Royal que cet homme-là. "

Première salve demain !

PS : merci Jean-Jacques

mercredi 14 février 2007

Le Roi est mort ! Vive le Roi !

Au moment où, un peu partout, on instruit de procès en ringardise de Jacques Chirac, le candidat de l'UMP n'ayant pas été le dernier à y participer, il est frappant de constater que la rupture dont celui-ci s'est fait le champion laisse de plus en plus la place à un mix entre les revendications classiques de la droite (moins d'impôts) et une forme de gaullisme social que l'hôte de l'Elysée ne renierait pas. Sarkozy, un chiraquien ? Mais non, me direz-vous, c'est un affreux libéral. Vous pointerez que, afin de stigmatiser le danger qu'il est supposé incarner, les opposants à NS aiment à le qualifier que néo-quelque chose. « Néo-libéral » (sur le terrain économique), « néo-conservateur » (politique étrangère), « néo-réactionnaire » (questions de société), voire « néo-fasciste » (immigration, sécurité, délinquance) : quels que soient les sujets, Sarko est un « néo-truc ». Je reviendrai un de ces jours sur ce que m’inspire cette stratégie (et notamment sur le rapport Besson), et la propension de la classe politique à donner du « néo » à tout bout de champ. Mais pour l’instant, s’il y a quelque chose de certain, c’est que le positionnement de Sarko depuis son entrée en campagne n’est rien de tout cela. En fait, et c’est bien pire, s’il faut absolument mettre du néo dans cette histoire, c’est alors de néo-chiraquisme qu’il s’agit.

Je m’explique. L'UMP a beau jeu d’attaquer les propositions de Ségolène Royal, c’est de bonne guerre : s’interroger sur le coût du programme de la gauche, et tancer un parti socialiste sur sa modernité économique, c’est une stratégie classique de la droite dans tous les pays du monde. Pourtant, cela serait encore plus efficace si, côté UMP, le programme avancé était un modèle de vertu. Or force est de constater que le candidat Sarkozy semble plutôt s’inscrire dans les pas de la fracture sociale version 1995, avec son cortège de promesses contradictoires et son "gaullisme social" que l'actuel occupant de l'Elysée a peut-être sincèrement souhaité mais qu'il n'a jamais réussi à traduire en une politique cohérente. Témoin la promesse de réduire de taux de TVA à 5 % pour la restauration (c'était déjà une grosse arnaque de l'ami Chirac en 2002, puisque l'unanimité des 25 est requise au niveau européen sur ce domaine et que l'Allemagne s'y oppose de longue date, ça l'est encore plus maintenant que toute le monde le sait). Témoin aussi sa récente promesse de réduire de 4 points de PIB le taux des prélèvements obligatoires en France : 4 points de PIB, c'est, comme le montre Thomas Piketty, 4 fois le budget de la recherche, ou une réduction de moitié des dépenses de santé. Si l'on est, comme NS, plutôt de l'avis que l'Etat doit continuer à s'occuper de beaucoup de choses (qui a dit que Sarko était libéral ?), c'est complètement irréalisable.
A ce sujet, il convient en outre de préciser que, si le niveau des prélèvements obligatoires en France est effectivement important à l'échelle européenne, ce n'est pas le plus élevé comme on l'entend souvent (en 2002, la Belgique, l'Autriche, la Finlande, le Danemark, la Norvège, et la Suède étaient au-dessus - ce ne sont d'ailleurs pas les pays qui réussissent le plus mal sur le terrain économique -), et que, en plus, ce niveau traduit souvent davantage un choix sociétal (entre ce qui relève du bien public et ce qui doit rester dans le domaine privé) qu'une mesure de l'efficacité de l'état. En France, par exemple, la fonction assurantielle (vieillesse, santé, emploi), absorbe environ 10 % du PIB financé par les prélèvements publics, alors l'assurance sociale est, au Royaume-Uni, largement du ressort de l'assurance privée... Ce qui explique en grande partie pourquoi on est autour de 44 % du PIB en France et vers 38 % outre-manche.

Il n'y a, finalement que deux choix viables : soit le maintien du niveau de prélèvement actuel accompagné d'un amélioration de la productivité de la sphère publique (c'est le choix social-démocrate), soit une baisse du niveau des prélèvements correspondant à une répartition public/privé différente (c'est le choix libéral). Le rôle d'un responsable politique aspirant à la fonction suprême devrait être de proposer un arbitrage. Nicolas Sarkozy, lui, a choisi de ne pas choisir. Son programme s'apparente de plus en plus à un catalogue de propositions hétéroclites visant plutôt l'addition des clientèles que la définition d'une politique dont le pays a pourtant bien besoin.

Alors, est-il vraiment besoin de qualifier Sarkozy de néo-qqch, ou de "gaullo-bushiste", comme y cède sur la fin de son article le pourtant excellent Piketty, pour montrer à quel point son programme économique n'est pas crédible ? Pas forcément. Mais, si comparaison il doit y avoir, pourquoi choisir De Gaulle ou Bush ? en matière de confusion des genres, c'est encore Jacques Chirac la référence.

PS : spéciale dédicace à Laurent

mardi 13 février 2007

Le début

Personne ne l'attendait avec beaucoup d'impatience, mais il est là quand même : LE blog politique par lequel je compte m'épancher régulièrement, faire l'étalage de mes pensées (politiques, s'entend) les plus intimes, et m'ériger en juge de la campagne électorale, ce qui n'est pas spécialement une enteprise modeste. Mais bon, on ne se refait pas.
Donc salut à toi, lecteur. Si tu es sur ces pages, c'est probablement que tu me connais, donc ce qui précède ne t'étonnera pas. En revanche, tu peux te demander à bon droit pourquoi un blog, car après tout, ce ne sont pas les conventions sociales qui m'ont jusqu'à présent empêché de monologuer sur la politique, l'économie, les rois de France, ou la biographie de Raymond Domenech. Eh bien, ce blog, c'est tout d'abord un moyen de catharsis, puisque la politique m'intéresse (qui a dit m'obsède), et que je ressens l'impérieux besoin d'écrire - c'est la justification de tous les auteurs, même des bons - ce que m'inspirent les événements de ce monde. C'est ensuite un bon moyen de formaliser les idées : à l'oral, on peut rester imprécis, à l'écrit aussi, c'est vrai, mais l'écriture implique néanmoins un effort de clarté et de concision qui devrait m'aider à formaliser davantage mes idées. Enfin, la politique, c'est dans la Cité qu'elle se pratique, et j'espère donc que je ne resterai pas éternellement à monologuer sur ce blog (et si ça devait être le cas, je me verrais dans l'obligation de faire pression sur mes connaissances pour qu'ils me répondent). Voilà.
J'essaierai, autant que faire se peut, d'écrire régulièrement. Il y a un rythme à prendre, on fera le point dans une quinzaine de jours. Avec au moins un article sérieux par semaine (qui a dit qu'on s'amusait ici ?)
Ah oui, l'auteur et sa sensibilité politique ? Social-démocrate, pro-européen, prônant un libéralisme régulé... pas très original, et définitivement social-traître... mais ouvert aux autres opinions, donc n'hésitez pas !

lundi 12 février 2007

Bon, pour l'instant, je fais des essais...

...mais ne vous inquiétez pas, bientôt, on passera aux choses sérieuses !